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A la recherche de Jack Sterling

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A la recherche de Jack Sterling Empty A la recherche de Jack Sterling

Message par Julien L Ven 20 Jan - 16:34

Journal de Dirk Kessler, 30 octobre 1930, Port-au-Prince, Haïti.

J'écris pour ne pas oublier cette fois ci.
Une feuille volante piquée à la réception conviendra bien, en attendant mieux.
On attend le responsable au bar de l'hôtel, avec des rafraichissements. Un jus d'orange pour moi.
Mais il vaut mieux que je commence par le début...

On s'est réveillés dans un hôpital. Enfin, réveillés... Disons qu'on a émergé difficilement. À part des visions du ventilateur au dessus de nos têtes, on ne se souvient de rien.
J'aime pas ça.
En fait, je ne sais pas ce qui est pire : ne pas se rappeler, ou se dire qu'on a vécu tous ensemble quelque chose de tellement horrible que ça nous a choqué au point qu'on ne s'en souvienne plus. Comme les victimes d'accident ou de meurtres violents. Même moi putain ! Et pourtant j'en ai vu.
Un doc à l'accent Texan est passé. Chevelu, lunettes, l'air inquiet, il nous a dit avoir été témoin de plusieurs pertes de conscience et de mémoire des membres de notre groupe.
Notre groupe, d'ailleurs : on est 4. Je sais qu'on a été embauché par James Sterling pour retrouver son fils, Jack, venu faire des affaires à Haïti et ne donnant plus de nouvelles depuis plusieurs semaines. On a pris le bateau pour venir de New York, James Sterling accompagné de Sean O'Neil, et Guy Randall avec moi. Mais après, c'est le black-out.
Le Doc nous a dit qu'on nous a trouvé 3 jours plus tôt errant, près de Port-au-Prince, dans les collines. Il semble qu'on ait souffert de déshydratation et de désorientation. On constate aussi des griffures légères, mais rien d'handicapant. Aucune réelle blessure physique.
Après qu'il ait quitté la chambre, pas convaincu qu'on étaient complètement remis sur pied, on a décidé d'en sortir nous aussi, ne serait ce que pour récupérer nos affaires.

On a trouvé deux soldats en faction dans le couloir.
Peut-être inquiet, visiblement perturbé, Randall est rentré dans une autre chambre. Un des soldats l'a suivi pour l'en sortir. Je suis resté devant la porte pour voir comment ça allait évoluer.
James Sterling et son acolyte ont continué leur chemin, comme pour s'échapper.
Sterling s'est à moitié écroulé sur le deuxième soldat du couloir, aussitôt aidé par un autre. Je pensais que le vieux se trouvait mal, moi même je ne me sentais pas bien, mais j'ai vite compris qu'il en faisant des caisses, entravant les soldats pour qu'O'Neil puisse continuer. Il a fait quelques mètres...
Et black out, à nouveau.

À notre réveil, le Doc était là. Ou est-ce lui qui nous a réveillé ?
On a un peu discuté, enfin surtout Randall. Il nous a jugé en état de sortir, mais devait en référer à un supérieur avant de nous laisser partir.
Là dessus sont arrivés un gradé roux et sa jeune recrue, machine à écrire dans les bras.
Il a tenté de nous interroger, tout ce qu'on disait étant enregistré sous les crépitements de la machine du jeunot. Mais ma mémoire comme celle des autres étant vide, il n'a rien pu tirer de nous. Randall l'a baratiné, il est bon pour ça. Rouquin, ou le Major Cloyd Medwin comme l'indiquera plus tard son carton, nous a appris qu'on était descendu à l'Hôtel Oloffson. Ça nous a au moins donné un point de départ. Ou de redémarrage, disons.
Il a aussi corroborer les propos du Doc : on nous a retrouvé dans les collines surplombant la ville, à l'Est.
Quand il est devenu trop évident que Randall ne faisait que laisser parler Rouqmoutte pour en apprendre plus, celui-ci s'est mis à l'écart avec le Doc. J'ai réussi à entendre qu'il doutait de notre amnésie collective. Le Doc, lui, n'avait aucun doute.
Il nous a laissé, après nous avoir demandé de ne pas quitter l’ile, et en nous conseillant la prudence, les blancs n'étant pas particulièrement bien vus dans le coin. Il nous a donné sa carte : "Renseignement Naval", "Ambassade EU", son téléphone... Bien officiel tout ça.
Comment ont-ils su pour l'hôtel ? Est-ce qu'on était suivi ? Est-ce qu'on le sera encore ?

On a récupéré nos affaires, enfin, nos vielles frusques dégueulasses et abimées. Pas de calibre, pas de sacs de vivres ?
On serait partis sans équipement ? Non, on a dû les perdre là bas. Ou alors les militaires les ont gardés.
En traversant l’hôpital pour sortir, on a vu 0 noirs, que des médecins blancs et des aide soignants mulâtres.
Les militaires nous ont raccompagné à l'hôtel.
Sur le chemin vers le sud, on a pu sentir l'ambiance du coin : ils sont tous noirs ici, ou presque. Les blancs font tâche dans le décor. Mais les autochtones ont l'air en paix. Pauvres, mais en paix.
L'atmosphère est chaude et humide. Est-ce que c'est la saison des tempêtes ? À nous de ne pas semer le vent.

L'Hôtel Oloffson est d'un standing convenable, mais sans plus. Nos commanditaires seraient-ils un peu radins ? Ou alors ils se sont dit qu'on n'étaient pas là pour profiter de la chambre.
À la réception, on demande nos clefs. On en obtient une, et une seule.
Dans la chambre, Randall et moi avons retrouvé nos valises. Mais Sterling et O'Neil n'ont rien là dedans qui leur appartient.
Pendant qu'ils sont redescendus chercher la clef de leur chambre, Randall et moi faisons le tour.
Dans les valises, on trouve des affaires adaptées au climat local, un rossignol, des munitions de calibres .12, .38 et .45, et un fusil de calibre .12 en pièces détachées.
Le fusil peut être utile en cas de besoin, que j'me dis. Alors pendant que je le monte, Randall fouille. L'a pas l'air doué le gamin, mais ça lui fera de l'entrainement. Dans l'armoire, il a trouvé des lampes électriques, des bottes, une machine à écrire, et une boite d'allumette venant d'un speakeasy de NY, contenant un Sphynx à tête de mort. Charmant. Aucune idée de ce que ça veut dire, mais ce n'est surement rien d'agréable.

On apprendra plus tard que les autres ont cherché à récupérer leur clefs : deux chambres réservées, une seule clef donnée, ça sentait l'arnaque.
Sterling a remarqué sur le comptoir un écriteau lui rappelant que des objets de valeurs avaient été mises au coffre. Ils l'ont donc demandé.
Il y ont trouvé, entre autres, de bons gros dollars américains grâce auxquels ils ont graissé la patte du réceptionniste pour récupérer leur clef.
On les a entendu rentrer dans leur chambre, à côté de la nôtre, gueuler, puis fouiller. Ils nous ont appris par la suite que leur chambre avait été nettoyée : pas d'affaires, pas d'objet personnels, plus rien, aucune trace de leur passage. Ils se sont souvenus avoir notamment apporté une valise contenant des papiers. La fouille n'a rien donné, à part un manifeste d'embarquement daté du 06 octobre, caché sous le matelas, à propos d'une machine agricole transitant du Bronx à l'usine Abadi Import Export d'Haïti.
Sterling a évoqué un truc bizarre : en fouillant la salle de bain, il n'a d'abord rien remarqué d'anormal. Mais en refermant l'armoire à pharmacie qu'il venait d'inspecter, il a trouvé contre le miroir de la porte une carte de Tarot, du genre de celles utilisées par les cartomanciennes. Lorsqu'il l'a retournée, "le visage grimaçant de La Mort" lui a fait un choc. Ouais, le vieux est secoué, peut-être encore plus que moi. Il faut que je le garde à l’œil.

On est descendus à la réception. Randall et moi avons demandé à accéder à notre coffre : le réceptionniste nous a ouvert le même que celui de Sterling.
On a trouvé des armes, et de l'argent. Avec l'accord de Sterling, on a pris ce qui nous a semblé utile, à savoir 150 Dollars, un .38 pour Randall et un .45 pour moi. J'ai bien compris que ce sera retenu sur nos paies, le vieux n'est pas du genre à faire des cadeaux. On y a laissé un .45, et les billets de retour vers NY en paquebot. Un truc m'a fait tiqué : y'en a que deux, et on est quatre, plus le fiston. C'est quoi le plan de retour ?
Pendant qu'O'Neil gueule à la réception pour récupérer leurs affaires, Sterling m'a dit avoir sorti du coffre un rapport qu'on a fait sur leurs activités, une carte d'Haïti, un .38, un .45 et une liste de noms et d'adresses. Avec ça, et l'usine Abadi, on a de quoi repartir pour chercher Jack.
Mais pour l'instant, on attend que Lucien ait ramené le patron de l'Hôtel.

Julien L

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Message par Florent Ven 27 Jan - 13:59

Pour mémoire, les documents dont disposent les joueurs au terme de la deuxième séance.
Je les fournirai imprimés la prochaine fois.

La carte de visite du militaire qui vous a interrogé :

Major Llyod Medwin
Bureau du Renseignement Naval
Ambassade des États-Unis d’Amérique
Bicentenaire, blvd Alex Hamilton
Port-au-Prince
Téléphone P-0220

La liste de noms griffonnée :

Marie Jérôme – tireuse de cartes
87 rue Macajoux - Bel Air
Dr. Bruce Northeast – anthropologue
50 rue Pacot - Pacot
ADS – Bibliothèque Nationale
Culte de l’ Horreur Flottante ? étangs célestes ? Vaudou ?

La lettre de mission :

Shaw’s Investigations and Security Services - Sammons Building, 212 E 38th Street, New York City
Mercredi 15 octobre 1930
M. James Sterling - Sterling Industries - Sunseri Towers, 81 William Street, New York City
Cher Monsieur Sterling,
Merci de faire confiance aux Enquêtes Shaw. Les deux détectives que je vais assigner à votre affaire sont Dirk Kessker, un ancien de la marine marchande ayant l’expérience des îles caraïbes, et Guy Randall, un ancien officier du Département de Police de la ville de New York. Tous deux ont connu des succès considérables dans la recherche de personnes disparues et nous sommes confiants qu’ils sauront vous aider à retrouver votre fils Jack Sterling, à Haiti.
Nos tarifs sont de $80 par jour pour chacun de nos détectives, plus les frais. Ils ont tous deux des billets sur le paquebot de la Cunnard, le Goodfellow, en accord avec votre itinéraire, et quitteront New York le samedi 18 pour arriver à Port-au-Prince le 23.
Très respectueusement,
Roger Shaw

Le compte rendu sur la compagnie Sterling aux privés

Shaw’s Investigations and Security Services - Sammons Building, 212 E 38th Street, New York City
Rapport sur les industries Sterling
Non divulgué au client
Réunni par Harrison Zamsky, détective privé
Vendredi 5 juillet 1929
Sterling Industrie est une firme installée à New York et contrôlée par la famille Sterling. Le président-directeur général et le propriétaire en est James Sterling, un riche industriel descendant sur six générations d’une vieille fortune du Rhodes island. Ses affaires regroupent divers investissements dans les transports, la manufacture, les
caoutchoucs et le pétrole. Durant la Grande Guerre, Sterling a acheté une usine de munitions à Mott Haven dans le West Bronx et a fait de gros bénéfices en vendant des armes aux forces alliées en Europe. Après la guerre, les munitions sont devenues le coeur de leur empire commercial. Ils ont vendu des armes à travers le monde, essentiellement en Europ et en Amérique centrale, notamment au Mexique, en Italie, en Irlande et au Nicaragua.
Le fils de James, Jack, après avoir récemment obtenu un diplôme universitaire à la Columbia University, a rejoint la firme. En dehors de son fils, le seul employé en qui James Sterling fasse confiance est son garde du corps, Sean O’Neil. Il ne quitte jamais les côtés de son patron dans tous ses voyages à travers le monde. Plusieurs cadres supérieurs ont exprimé leur mécontentement quant aux méthodes de Sterling et l’un d’eux a même mis en cause leur légalité.
Le grand public ne sait pas que les industries Sterling ont été la cible de plusieurs enquêtes du Bureau du Renseignement Naval pour une supposée collaboration avec des forces armées contraire aux intérêts du gouvernement des États-Unis. Aucune charge n’a été retenue contre Sterling et il ne fit l’objet d’aucune poursuite judiciaire, sans doute par manque de preuve. On a aussi dit que New World Incorporated, la corporation basée à Chicago, avait été prêt de racheter les industries Sterling au début de l’année 1928,
afin d’éliminer la compétition dans le domaine de la vente d’arme mondiale. Enfin, les industries Sterling ont fourni en armes le gouvernement des États-Unis pour leurs soldats en Haiti, mais des rumeurs courent que Sterling aurait aussi ouvert des négociations secrètes pour vendre des armes aux rebelles Haïtiens. On pense que le trafiquant d’arme haïtien Sébastien Sénégal serait associé dans cette affaire. Ces faits pourraient constituer un acte de trahison s’ils étaient jugés par les États-Unis d’Amérique.

La dernière entrée du journal du docteur Northeast

Lundi 27 octobre
Après avoir rencontré James Sterling et son équipe d’enquêteurs, je me suis surpris à constater que je considérais, jusqu’à la nuit dernière, presque tout ce qu’ils m’ont raconté comme de simples mythes. Les étangs célestes dont ils m’ont parlé existent vraiment et le fils de M. Sterling a été enlevé et emmené là pour y être sacrifié au cours d’une cérémonie sanglante. Au début, je ne les croyais pas et je le leur ai dit, mais maintenant
que j’ai vu les étangs célestes de mes propres yeux, je peux à peine imaginer l’ampleur des vérités qui se dissimulent dans les prophéties du culte de l’Horreur Flottante et le destin terrible qui s’abattra sur cette île s’ils arrivent à leur fin. Les étangs célestes, situés au cœur d’une vallée cachée dans les collines à l’est de Port-au-Prince, défient toute explication rationnelle. J’ai vu Jack Sterling, le fils de James Sterling. Je n’ose pas coucher sur le papier tout ce qu’ils lui ont fait, car ma raison sombrerait si ma prose était trop claire et je perdrais certainement l’esprit. Ce que j’en dirai est que j’ai reconnu son malheur, parce que je peux maintenant voir combien il correspond aux descriptions faites dans le Messager masqué, notamment dans la fable du guerrier ashanti et de la Pierre tranchante.
Ils vont s’occuper du jeune Sterling, cela je le sais. C’est lié aux cérémonies de la Fet Gede, qui commencera le premier novembre et s’achèvera le lendemain. Est-ce que les véritables fidèles de l’Horreur Flottante se révéleront ? Conduiront-ils Jack Sterling dans les collines pour qu’il soit sacrifié comme l’affirme son père ? Peut-il encore être sauvé ? On ne peut que l’espérer. Mais cela ne sera probablement pas le cas. Car j’ai vu ce qui rôde dans les eaux vertes des étangs célestes. C’est cette forme qui abolit tout mon courage et me vit fuir en hurlant dans la nuit.

La copie manuscrite d'un extrait d'un ouvrage

Le guerrier ashanti négocie mal avec le gardien de la Pierre tranchante

Je ne sais pas pourquoi je vins en possession de la pierre tranchante, trouvée abandonnée sur les rives d’une rivière en crue comme je rentrais chez moi après une grande guerre dans le nord. Elle attira mon attention, grande comme une main, verte aux reflets huileux. Mon estomac se serra quand je la ramassais, mais ses gravures me fascinèrent, des motifs cunéiformes similaires à celles qui décorent les statues de Clulu et de Tsadogwa si nombreuses sur ce continent. Tandis que je passais le doigt sur son fin tranchant, le sang perla. La douleur me frappa, un brasier qui enflamma mes tripes. Je laissai tomber la pierre, la maudis et repris mon chemin, seulement pour sombrer dans l’inconscience.
Je me réveillai dans un labyrinthe sombre et humide, aux senteurs de mort et de feu. L’air portait le bruit d’une rivière impétueuse et le son de voix distantes. Je ne savais pas où je me trouvais. J’avançais pourtant, perdu, confus, jusqu’à ce que la terreur se saisisse de mon âme et que mon coeur saigne d’une blessure qui n’était pas physique. Bientôt, j’oubliai qui j’étais et d’où je venais. Bientôt, je trouvai un chemin vers la liberté, vers un rivage immense et une mer immobile. Si le ciel était aussi noir que la nuit, nulle étoile ne brillait au firmament et son éclat me brûlait les yeux. Je contemplais une sphère noire qui était le soleil aux ombres surnaturelles. Sur les rives de la mer, je trouvai trois maisons circulaires en pisée, comme celles de mon peuple. La lumière noire qui tombait du ciel m’aveuglait toujours, mais ma vision fut obscurcie par l’apparition d’un homme. Grand et mince, il marcha vers moi, avec une élégance et un maintien inconnu des hommes. Quand il arriva à mes côtés, je vis que son visage était un crâne portant trois yeux humains. Son éclat surnaturel provenait de l’orbite dans son front, la source de son pouvoir.
« Ferme tes oreilles, mon guerrier ashanti. » Sa voix résonna dans ma tête. « Je suis le gardien de la Pierre tranchante et tu es ici maintenant pour négocier avec moi. »
Ma bouche s’ouvrit car je désirais plus que tout répondre à cet homme, cet aspect du Messager masqué, et pourtant je ne trouvais aucun mot et aucune réponse digne de sa puissance.
« Ferme ta bouche, mon guerrier ashanti. » Ses mâchoires sans lèvres ne bougeaient pas et pourtant ses mots étaient aussi clairs que mes mains si je les avais portés alors à mon visage. « Je sais ce que tu veux. Tu souhaites rentrer dans ton monde. Même si là tu seras encore mien. »
Je hochai la tête, conscient que le gardien de la Pierre tranchante connaissait mes pensées les plus profondes mieux encore que moi. Mes deux femmes, mes trois fils, mes cinq filles, dix-huit vaches, quarante-huit chèvres et trois cents poules attendaient le retour du patriarche de la maison, et ils me manquaient tous autant. Aussi allais-je passer un accord, sachant que le prix à payer serait terrible, pour peu que je puisse toucher la peau de mes bien-aimés une fois encore.
« Ferme tes yeux, mon guerrier ashanti. » Et je fis ainsi qu’il me le commandait. Et il me toucha le front et je sus que tout ici commencerait. C’est là qu’il reviendrait encore, pour régner et détruire, et apporter le chaos à la terre et aux gens. « Nous nous rencontrerons encore, bien assez tôt. »
Je m’éveillai, sur les rives de la rivière en crue, la pierre tranchante encore férocement enfoncée dans ma main, là où elle m’avait coupé. Déjà de noires écailles se formaient autour des plaies de la blessure. Cela avait commencé et je savais qu’il fallait que je fuie, que je retourne auprès des miens jusqu’à ce que la fin des temps vienne pour moi. Je négociais mal certainement, mais le Messager masqué n’aurait rien accepté d’autre.

Florent

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Message par Julien L Lun 30 Jan - 14:39

Décidemment, on va s'en souvenir de cette journée.
Mais reprenons la chronologie des évènements.

Sterling a fini par rencontrer le responsable de l'hôtel. Celui-ci l'a informé que trois militaires étaient venus fouiller leur chambre. La description qu'il en a donné correspond à celle de notre nouvel ami, le Major Llyod Medwin. Quand ils sont repartis, c'était avec les affaires de Sterling et d'O'Neil. C'est toujours un mystère de résolu, même si on peut se demander si c'est en lien avec les activités d'import-export de Sterling, ou s'il y a autre chose.
Cette histoire ne nous a pas aidé, puisque le patron nous a demandé de quitter l'hôtel. Il ne semble pas aimer ce genre de publicité.

Pendant ce temps, avec Randall on est parti chercher de quoi fumer. L'ambiance autour de l'hôtel ne nous a pas invité à la ballade, mais on n'a pas détecté de filature. Ici, l'air est lourd, chargé d'humidité. Déjà inconfortables dans nos fringues trempés de sueur, on n'était pas à l'aise entourés de tous ces sauvages. Le bruit et l'odeur m'ont rappelé pas mal de souvenirs de quartier libres passés autour des ports que j'ai pu visiter plus jeune. Mais je n'ai pas pu m'empêcher de remarquer les enfants. Il y a beaucoup trop d'enfants dans les rues, ici, tous plus ou moins louches. Et comment s'en étonner ? Ils doivent être confronté à une violence de la rue dont on n'a pas idée. Je croyais qu'on avait apporté l'écôle dans ce pays ?
On a récupéré nos sèches, Puis on est rentrés. On n'a pas trainé.

Le temps du repas à l'hôtel, on a fait le point avec Sterling. On a décidé d'aller au plus court : l'anthropologue cité dans notre liste de noms vivait juste à côté. On s'est dit qu'il saurait peut-être nous rappeler ce qu'on a oublié.
Avant de partir, on est tombé sur un article dans la feuille de choux locale. On a été l'objet d'un encart rien qu'à nous : un groupe d'américains perdus dans les collines à l'Est, avec battues pour nous retrouver... Il faut croire que quand des blancs disparaissent, ça se voit.

Après quelques minutes à pied, on est arrivé au bungalow du Docteur Bruce Northeast, anthropologue. Bien que situé en pleine ville, la végétation locale l'isolait de ses voisins : ça nous a mis à l'abris des regards.
Ça explique aussi, peut-être, l'état dans lequel on a trouvé les lieux.
Un coq mort, sanguinolent, pendu par les pattes sur la porte abimée, des traces d'allers et venues, l'effraction était évidente.
Dans n'importe quelle ville civilisée, les voisins auraient alerté les autorités, mais pas ici...

Avec Randall à la porte, Sterling en retrait, j'ai fait le tour des lieux, chapeau à la main, surtout pour voir si quelqu'un était encore à l'intérieur. Le sang séché indiquait que les violences avait été perpétrées longtemps avant, mais mieux valait être prudents.
Quelques coups d'œil furtifs par les fenêtres m'ont permis de voir l'ampleur des dégâts. Séjour, chambre, tout avait été retourné, mais je n'ai vu personne de l'intérieur.
Après le tour complet, j'ai rejoins Randall à la porte et on est entrés, arme au poing.
Après s'être assuré qu'il n'y avait personne d'autre, on a trouvé le corps dans la chambre, sous le lit retourné sur lui. Découpé (machette ?), ce n'était pas beau à voir, mais c'était l'anthropologue, pas de doute.
Rejoins par Sterling et son garde du corps, Randall et moi avons fouillé les lieux. Le jeune a eu plus de chance que moi : il a mis la main sur pas mal de documents.
Sans trop y penser, j'ai demandé à O'Neil d'identifier le corps. L'état du corps l'a choqué - je croyais le bonhomme plus solide - mais ça n'a pas déclenché de souvenirs chez lui. Sterling a évité d'y jeter un œil, et à la réflexion je peux le comprendre. J'ai moi même eu une frayeur en fouillant le corps : les araignées du coin sont décidément trop grosses.

Randall a donc dégoté un carnet de notes.
La dernière entrée du journal, datée du 27/10, répond à pas mal de question, mais en soulève d'autres.
Il semble qu'on soit aller voir ce bon docteur à propos des "Etangs Célestes", où Jack serait promis au sacrifice. Comment avons nous eu connaissance de ces informations ? Pourquoi sommes nous aller voir le Doc ? Voilà de nouvelles questions. Découvrir ce qu'on a oublié serait, paradoxalement, un bon moyen d'avancer dans l'enquête, mais je crains d'y parvenir. Si on a perdu nos souvenirs, j'ai peur que ce soit pour une bonne raison.
Il faut que je me décide à aller de l'avant, d'autant plus qu'une échéance se précise : les notes récupérées mentionnent la cérémonie de "Fet Gede", du 1er au 2 novembre, soit entre samedi et dimanche. Au cours de cette cérémonie, Jack sera conduit dans les collines, et tué. Est-ce pour éviter qu'il en parle que le Doc a été tué ? Est-ce l'œuvre du culte de l'"Horreur flottante", cité dans le même passage ?
Le carnet mentionne encore les collines, où se trouveraient ces fameux étangs : Northeast y aurait vu une forme terrifiante dans les eaux vertes. L'horreur décrite dans ses notes fait écho avec mes propres troubles. Je ne sais pas ce qui y rôde, ni même s'il y a quoi que ce soit dans cette région (vapeurs hallucinogènes ?), mais il faut qu'on évite à tout pris d'y aller. D'y retourner ?
Avant de partir, on a récupéré une chemise de cuir contenant un extrait du "Messager masqué", auquel Northeast fait référence. Il semble qu'il existe un parallèle entre le guerrier décrit et Jack. Mais quel est-il ?

On en est là, dans un petit estaminet du coin, reprenant nos esprits, nos notes et les documents récupérés pour décider de notre prochaine destination.
Le temps presse.

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Message par Julien L Ven 3 Fév - 18:16

Après notre visite chez ce bon Docteur, nous avons discuté de notre destination suivante : ce serait la bibliothèque, puisqu'ainsi en a décidé notre commanditaire, et que c'est lui qui paie après tout.
Alors que nous nous apprêtions à héler une charrette, notre attention s'est portée sur un groupe d'enfant. Ils jouaient tranquillement, mais se sont arrêté à notre vue. Est-ce un autre groupe d'enfants, ou un de ce que nous avions déjà remarqué le matin même ? Impossible à savoir, ils se ressemblent tous.
Starling a alors sorti sa pince à billet et les a agité au milieu de la rue. "Dites nous pour qui vous travaillez, et je vous donne un dollar chacun !". Ils n'avaient pas franchement l'air de travailler, si tant est qu'ils sachent ce que ça veut dire dans ce pays de sauvages. Je n'était pas convaincu, mais j'ai laissé faire. C'est son argent, il en fait ce qu'il veut.
Le groupe d'enfant a paru intéressé, mais peureux. Ils ont poussé l'un des leurs vers Sterling, qui lui a posé quelques questions. Devant l'incompréhension, et peut-être l'innocence, du gamin le vieux lui a laissé un dollar, mais n'a rien obtenu en échange.
Quand nous avons finalement pris notre carriole en direction de la bibliothèque, il était déjà presque 3 heures de l'après midi. Je ne saurais dire si c'était dû au soleil moins haut dans le ciel, à la propreté du quartier ou à ses bâtiments récent, mais il m'a semblé que l'atmosphère était moins lourde, moins pesante. Et au souvenir de Sterling abordant la bibliothécaire comme l'aurait fait un marin assoiffé mais pas que de boissons, je me dis que je n'étais pas le seul à ressentir ça.

Même si elle avait l'air occupée, la bibliothécaire, de toute évidence récemment immigrée, a pris le temps de nous expliquer comment trouver ce que nous cherchions.
Nos premières interrogations concernaient le culte de l'Horreur Flottante. On a trouvé "Sombres sectes africaines", un gros ouvrage assez exhaustif sur le sujet. Le chapitre consacré à l'objet de notre recherche y était marqué, par le signet du livre d'abord, et par une carte de tarot, encore une. Cette fois-ci, c'était le Pendu.
On y a aussi trouvé une note manuscrite, dont l'origine ne fait pas de doute : il s'agit de mon écriture. J'y évoque un livre de Nigel Blackwell relatant une cérémonie au cours de laquelle un homme recouvert d'écaille danse sur des rythmes impossibles. Le récit s'interrompt alors que s'ouvre dans son front un troisième œil qui ne semble pas lui appartenir. Dans cette note, je fais également référence à Mr Sénégal, quelqu'un connaissant le culte. Il semble que ce nom ne soit pas inconnu de Sterling. J'ai aussi écrit à propos des EE ? Cet acronyme ne m'évoque rien.
Pendant qu'O'Neil fait les cents pas dans le but évident de nous montrer son impatience, nous avons poursuivi nos recherches sur le sujet des Etangs Célestes. N'ayant rien trouvé dans les rayonnages, la bibliothécaire nous a conseillé de chercher dans la section Géographie. Devant l'ampleur de la tâche, nous avons incité Randall à chercher tout ce qu'il pouvait sur le sujet.
À l'inverse, nos recherches sur le vaudou ont donné trop de résultats. Etant donné notre cas particulier, nous avons décidé d'aller interroger Marie Jérôme, la cartomancienne dont nous avions le nom.
Après avoir donné rendez-vous à Randall à l'hôtel à 18h00, nous avons quitté la bibliothèque, au grand soulagement d'O'Neil.
Dehors, la lumière avait diminué, l'ambiance s'était alourdie : nous avons tous eu la surprise de voir à quel point le temps était passé rapidement depuis notre arrivée. Nous avons pris une nouvelle carriole pour nous rendre le plus vite possible à l'adresse que nous avions noté.

Nous sommes arrivés devant une boulangerie. Sterling a demandé à la personne au comptoir après Marie Jérôme. Pendant que le vieux et moi sommes passés dans l'arrière boutique, O'Neil est resté sur le seuil pour surveiller la rue. Il a fini par y repérer deux suiveurs.
Marie Jérôme, une grosse mama enjouée typique de l'île, a immédiatement reconnu Sterling et lui a demandé s'il avait retrouvé celui qu'il cherchait. Ça confirmait deux choses : elle nous connaissait, et était au courant de notre situation. Sterling a répondu par la négative.
Elle nous a demandé si on était allé voir l'anthropologue. On a noyé le poisson pour éviter les questions embarrassantes.
Sterling s'est fait tirer les cartes, un peu pour la faire parler, et un peu par curiosité, aussi, je pense. Ça a surpris la voyante, pour qui il semblait étonnant que Sterling se prête à cet exercice.
Mais si Starling ne s'était pas fait faire la divination la première fois, pourquoi étions nous venus alors ?
Elle nous a d'abord expliqué ce qu'elle allait faire. L'ordre des cartes tirées allait représenter différentes phases de la vie de Sterling : d'abord le passé, puis le présent, l'avenir, les obstacles et enfin les conséquences. Tout l'art étant de comprendre le symbole tiré pour chaque phase, d'en tirer les conclusions.
Ma conclusion à moi, c'est qu'elle a trouvé en Sterling un bon client. Riche, blanc, en détresse, le pigeon parfait.
Elle a commencé son tirage de carte : "La Mort" à propos du passé. Ça commençait bien... "Avez-vous perdu quelque chose ?" a-t-elle demandé. Elle le savait très bien, puisqu'elle avait demandé un peu plus tôt si on avait retrouvé notre ami : soit elle n'est pas très maligne, ou alors y'a entourloupe.
Pour le présent, elle a tiré "Le Diable". La joie continuait... Elle a mis Sterling en garde contre ses intuitions. Peut-être pour inciter Sterling à mettre la main au portefeuille afin d'en savoir plus ?
Pour le futur : Le Pendu. D'un air de plus en plus lugubre, elle nous a annoncé que des sacrifices devront être fait... Lesquels ? Pourquoi ? Si on était venus voir la voyante, c'était pour avoir des réponses, pas de nouvelles questions !
Les obstacles : le 10 de pique. Ça semblait glauque, et ça l'était : selon Marie Jérôme, ça signifiait que Sterling allait avoir à faire face à des trahisons. Il devra, selon elle, mettre fin à un mensonge.
Les conséquences : 10 de trèfles. La série de cartes noires touchait à sa fin. "Douleur, angoisse et abandon feront jaillir la vérité" selon la cartomancienne. Ça s'annonce bien !
Je n'y connais pas grand chose, mais est-ce qu'on pouvait avoir un tirage pire que celui là ? La mine sombre et l'humeur maussade de la tireuse de carte me laisse penser que non. Elle y est allée fort sur les mauvais présages.
Sterling a posé des questions sur les cartes de tarot qu'il avait rencontré jusque là : Marie Jérôme nous a confirmé qu'il s'agissait d'un modèle courant, mais qu'il valait mieux ne pas y toucher.
Nous avons évoqué avec elle la question du Vaudou. Elle nous a conseillé d'aller voir "Mama Joséphine", la "Mamba" de Port-aux-Prince.
Après l'avoir remerciée, nous sommes partis. Je ne me rappelle pas qu'on lui ait payé quoi que ce soit : ou la voyante était perturbée par ce qu'elle venait de tirer, ou elle n'était pas très maligne. Peut-être un mélange des deux.

Nous voulions en savoir plus sur le rôle et les connaissances de Sébastien Sénégal, relation d'affaires louche évoqué dans le rapport qu'on a retrouvé dans le coffre de l'hôtel. Mais comme O'Neil nous avait prévenu à propos des deux suiveurs, il était hors de question d'aller le voir avec eux sur les talons.
Nous avons décidé de leur tendre une embuscade, afin de nous assurer que nous étions bien suivis mais surtout pour les faire parler le cas échéant.
Nous avons réussi à les prendre par surprise au coin d'une ruelle tranquille.
Là, j'ai dû y aller un peu trop fort : celui que j'ai plaqué contre un mur à perdu conscience. Mais Sterling et O'Neil ont fait parler le leur : il s'agissait de militaires, à la solde de Medwin pour nous coller aux basques. Vu leur couleur de peau on aurait pu s'en douter.
Après notre démonstration de force, on a convaincu celui qui restait de ne pas faire d'histoire, de prendre son pote et de dégager.
Assurés que personne ne nous suit plus, nous sommes maintenant en chemin pour les entrepôts Abadi, où nous espérons que Mr Sénégal saura nous en dire plus sur le culte, et sur la cérémonie au cours de laquelle Jack devrait être sacrifié.
Gageons que Randall ne nous en voudra pas trop d'avoir fait un détour avant de rentrer à l'hôtel.

Julien L

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Message par Julien L Mer 22 Fév - 11:42

Ou nos sens sont perturbés par ce que nous avons vécu, ou la nuit tombe bien trop vite par ici. Quoi qu'il en soit, nous avons décidé après mûres réflexions de retrouver Randall à l'hôtel. Nous reposer et revoir nos options à tête reposée nous fera le plus grand bien. Les recherches de mon acolyte n'ont pas été fructueuses : il n'a pas trouvé les Étangs Célestes, bien qu'il ait relevés plusieurs références à une région d'étangs à l'Est de la ville.
Après avoir mangé et dormi, j'ai décidé de déposer mon .38 dans le coffre de l'hôtel. Nos ennemis sont trop nombreux, ou trop puissants, pour qu'une arme de ce type fasse la différence. Et j'ai peur de retourner l'arme contre les membres de mon groupe, ou contre moi même, sous l'effet de la peur, ou de la folie.
On ne nous a toujours pas jeter hors de l'hôtel. Je ne sais pas si c'est l'argent ou la peur qui empêche le responsable de prendre des dispositions en ce sens, mais il va falloir qu'on pense à changer d'adresse.
Nous avons profité du calme d'un café du coin pour décider de notre prochaine destination : ce serait le port, les entrepôts Labadie.
Une nouvelle carriole nous y a emmené.
Même de bon matin l'activité sur le port ne manque pas : beaucoup de marchandise échangées, beaucoup de monde... Un port classique, comme j'en ai vu des dizaines, mais ce matin je n'y étais pas pour les mêmes raisons qu'autrefois. La capitainerie nous a orienté vers les entrepôts. On a fini par y trouver ce que nous cherchions, Labadie Import Export.
Sterling, dans son rôle du riche blanc donneur d'ordre, a demandé après Sénégal : on lui a répondu qu'il n'était pas là. On nous a redirigé vers un contremaitre après avoir cherché un responsable.
Après nous avoir dit qu'il pouvait faire savoir à Sénégal qu'on le cherche, le ton est monté. La cargaison en attente devenait gênante, et notre homme voulait une rallonge pour la garder, menaçant de la balancer dans le port si on n’obtempérait pas. Je ne sais pas si le vieux a suivi des cours, ou si l'autre a été pris par surprise, mais Sterling a coupé court à la conversation, laissant le contremaitre KO d'un seul coup de poing. Sans attendre la décision de l'arbitre pour connaitre le vainqueur de ce match de boxe improvisé, nous sommes ressortis des entrepôts sans heurts, fort de l'assurance des hommes blancs venus régler une affaire déjà entendue.

Nouvelle carriole, nouvelle destination : le quartier de la Mambo. Il fallait qu'on en sache plus sur le rituel auquel participerait le fils Sterling.
Notre chauffeur de fortune nous a laissé devant une blanchisserie. Le rythme donné par le lent lecteur des nouvelles locales contrastait avec l'activité fourmilliante des filles trimbalant des dizaines de paniers de linge.
On a demandé la Mambo. Une des lavandière nous a fait signe de la suivre dans une pièce étroite, encombrée, à l'arrière du bâtiment.
Après nous avoir accueilli comme si elle s'attendait à notre venue, la Mambo nous a demandé le papillon "pour recharger ses pouvoirs". Nous avons rapidement compris qu'il s'agissait du Sphinx à tête de mort qui nous attendait bien sagement dans sa boite d'allumette, à l’hôtel.
Nous y sommes donc retournés, y avons récupéré le papillon, et sommes revenus la voir, dissimulant la boite aux regards et la protégeant de la pluie. Quand nous avons donné à la Mambo ce qu'elle attendait, elle a eu du mal à cacher sa joie.
Respectant un accord que nous avions, semble-t-il, conclus dans ce qui semble maintenant être une ancienne vie, la pseudo sorcière nous a présenté une pierre. Sombre, lisse, coupante, sa description correspondait un peu trop à celle qu'on a pu lire dans l'histoire du guerrier Ashanti. On y a aussi lu ce qui lui était arrivé lorsqu'il s'y est coupé : ses écailles, ses visions... Rien de plaisant à priori.

Nos questions à la Mambo ont éclairci pas mal de point, mais ont posé plus de questions encore.
La pierre servirait à tromper le "Beaucorp Roi Calicot". Randall y a vu des traces qui pourraient selon lui être d'anciennes gravures, des traces de magie, qui donneraient un pouvoir. Il en a parlé comme s'il s'était s'agit de souvenirs, de réminiscences de son passé... Personnellement, j'ai du mal à y croire. Je sais qu'il y a derrière cette histoire quelque chose de louche, des fidèles d'une secte s'adonnant aux sacrifices rituels, mais de là à verser dans le surnaturel...
Il faut que je surveille ce qu'il boit, et ce qu'il fume.
On a demandé si la pierre avait des effets néfastes, mais les réponses évasives de la soit disant magicienne ne nous ont pas beaucoup aidé. "Elle fera le nécessaire en cas de besoin", nous a-t-elle répondu. Nous voilà bien avancés.
Le "Roi Calicot", c'est le nom du "Beaucorp". D'après ce que j'ai pu comprendre, il s'agirait d'une espèce de sorcier, peut-être le chef spirituel du culte de l’Horreur Flottante qui a enlevé Sterling Junior.
Sterling, justement, a posé des questions relatives aux cartes de tarot trouvées jusqu'ici. La Mambo a eu un discours similaire à celui de la cartomancienne, incitant à la prudence. Elle nous a aussi confié avoir trouvé un 10 de pique le matin même.
Randall, quand à lui, s'est montré très intéressé par un jeu de breloques plus ou moins religieuses. Notre nouvelle amie s'est fait un plaisir de les lui vendre. Si ça peut faire plaisir au jeune, et lui permettre de se sentir en sécurité...
On a évoqué en sa présence la mort de Northeast. Elle nous a fait comprendre qu'elle l'avait rencontré, et que sa mort était une mauvaise nouvelle.
On en a aussi appris un peu plus sur la Fet Lege : c'est une célébration se déroulant sur plusieurs jours en l'honneur des morts...

Julien L

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